Ligue des nations: pour les Bleues, "repartir de l'avant" ou sombrer
Trois mois après la décevante élimination par l'Allemagne en quart de finale de l'Euro, les Bleues - une nouvelle fois stoppées à ce stade d'une grande compétition - retrouvent vendredi les Allemandes en demi-finale aller de la Ligue des nations, et devront de nouveau faire certainement sans leur capitaine Griedge Mbock, touchée à la cuisse.
"Tout le monde est revenu avec énormément de sourire, d'envie et de motivation. Je ne dis pas qu'on a oublié parce que ça reste quand même frais et récent, mais on est sur une dynamique où on a envie de repartir de l'avant", a assuré à l'AFP la capitaine de l'équipe de France, Griedge Mbock, alignée lors du quart (1-1, 6-5 aux tirs au but) mais en "manque de rythme" à cause d'une blessure à un mollet qui l'a gênée tout l'Euro.
La défenseuse est de nouveau incertaine pour la revanche face à l'Allemagne, touchée au "quadriceps droit" et préservée une bonne partie de la semaine. Elle s'est entrainée normalement jeudi au stade de Düsseldorf mais ne devrait pas être alignée vendredi, remplacée par Alice Sombath, qui l'avait déjà fait une bonne partie de l'Euro.
Une autre cadre, la milieu Sakina Karchaoui, victime d'une béquille à la cuisse droite la semaine dernière, ne devrait pas non plus prendre part au match, mais sera remise pour le retour mardi à Caen.
La "déception" et les regrets de l'été sont encore bien dans toutes les têtes des joueuses de Laurent Bonadei, qui a connu son premier échec à la tête des Bleues cet été, ayant déjà vécu la sortie en quart de finale de la Coupe du monde en 2023 et lors des JO à Paris en 2024 quand il était l'adjoint d'Hervé Renard.
Mais pour conjurer le sort des déboires en grandes compétitions et plus particulièrement contre les Allemandes (six défaites en compétition majeure), les Bleues se tournent donc vers la Ligue des nations pour "repartir de l'avant".
- Le choix de la jeunesse -
Elles affrontent devant plus de 40.000 personnes à Düsseldorf vendredi (17h45) puis mardi (21h10) à Caen leur bête noire, que les Tricolores avaient battue en demi-finales de Ligue des nations en 2024, avant de prendre une leçon face à l'Espagne.
Un nouveau revers compliquerait la tâche du sélectionneur, qui se projette déjà sur le Mondial-2027 au Brésil et qui a fait le choix fort de ne pas appeler les joueuses emblématiques Wendie Renard (34 ans), Eugénie Le Sommer (36 ans) et Kenza Dali (33 ans), prévenues quelques semaines avant l'Euro.
Depuis, Sandie Toletti (30 ans), vice-capitaine des Bleues, a décidé en octobre de prendre sa retraite internationale, n'arrivant plus à mener de concert sa carrière au Real Madrid et en sélection à cause de douleurs trop fortes. Une autre milieu, Amel Majri (32 ans), qui a signé en Arabie saoudite, a fait fait le même choix, sachant que Laurent Bonadei avait prévu de ne plus compter sur elle.
Déjà titulaire en Suisse, Oriane Jean-François - pas titulaire à Chelsea - est la remplaçante naturelle de Tolletti N.6 dans l'entre-jeu, qui ne compte plus que deux cadres Grace Geyoro et Sakina Karchaoui, qui n'est pas milieu de métier.
- Oberdorf blessée, Gwinn de retour -
Pour pallier ces deux absences, c'est "sans aucune inquiétude" que le technicien fait confiance à la jeunesse. Sur le groupe de 26 joueuses, sept ont moins de 23 ans. Parmi elles, sept n'étaient pas du voyage en Suisse, dont Laurina Fazer, Inès Benyahia et Kessya Bussy, qui peuvent jouer dans le coeur du jeu.
En face, même si elle récupère sa capitaine Giulia Gwinn - blessée pendant l'Euro -, l'Allemagne est encore confrontée à une longue liste de blessures: la star Lena Oberdorf s'est de nouveau gravement blessée au genou droit ce week-end (rupture du ligament croisé antérieur), ainsi que la défenseuse Sarai Linder, la gardienne Ann-Katrin Berger, qui avait sorti un gros match lors du quart de finale cet été, et sa remplaçante Ena Mahmutovic.
Déjà gênées par des absences cet été, cela n'avait pas empêché les Allemandes de sortir les Bleues, en supériorité une grande partie du match.
M.Lombardi--INP