
Tennis: le "conte de fées" du Monégasque Vacherot, en finale à Shanghai après avoir battu Djokovic

Le "conte de fées" continue pour le Monégasque Valentin Vacherot: issu des qualifications, le 204e mondial s'est hissé samedi en finale du Masters 1000 de Shanghai en terrassant 6-3, 6-4 Novak Djokovic (5e), diminué physiquement.
Premier joueur de la Principauté à battre un membre du top 10 et à disputer une finale sur le circuit ATP, Vacherot (26 ans) défiera dimanche pour le titre son cousin français Arthur Rinderknech (54e) ou l'ex-N.1 mondial russe Daniil Medvedev (18e).
"Je dois me pincer pour y croire", s'est émerveillé le vainqueur, joueur le moins bien classé à atteindre une finale de Masters 1000, tournois les plus importants après les quatre Grands Chelems.
"Avoir Novak de l'autre côté du filet était une expérience d'une valeur inestimable", a poursuivi Vacherot, traversé par "cent émotions" après son exploit.
"Le meilleur joueur a gagné", a sportivement reconnu Novak Djokovic lors d'un point de presse de moins d'une minute, durant lequel il n'a pas souhaité s'étendre sur ses soucis physiques.
Vacherot vit "une histoire incroyable" à Shanghai, a poursuivi l'homme aux 24 titres en Grand Chelem, un record. "Son attitude est très bonne et son jeu est aussi formidable", l'a complimenté le "Djoker".
Deux jours après s'être assuré d'intégrer pour la première fois le top 100 mondial en atteignant le dernier carré, Vacherot a gagné samedi sa place parmi les 60 meilleurs joueurs mondiaux grâce à sa victoire contre la légende serbe.
- "Presque impossible" -
"Ce n'est pas juste un accomplissement, je dirais carrément que c'est un conte de fées", s'est délecté Benjamin Balleret, demi-frère et entraîneur de Vacherot.
Le Monégasque n'a encore jamais affronté Medvedev. Quant à Rinderknech, le seul duel entre cousins remonte à juillet 2018, lors d'un tournoi ITF à Ajaccio, en Corse, où Vacherot avait perdu en deux sets.
Samedi, en demi-finales, le Monégasque se mesurait également pour la première fois à Novak Djokovic sur le circuit principal.
Dans la chaleur et l'humidité de Shanghai, le Serbe de 38 ans a semblé parfois au bord de l'abandon, finissant certains points à genoux ou prostré sur sa raquette.
A 4-3 dans le premier set, l'homme aux 24 titres en Grand Chelem a pris un temps mort médical pour se faire masser le haut de la jambe gauche, une fesse et le bas du dos.
A son retour sur le court, Djokovic n'a plus inscrit le moindre jeu du premier set et a dû écarter deux balles de break dès le premier jeu du deuxième acte.
L'ex-N.1 mondial a fini par concéder son service à 4-4, dans un jeu terni par trois doubles fautes.
Quelques instants plus tard, Vacherot a conclu la partie sur sa deuxième balle de match, non sans avoir contenu un ultime sursaut d'orgueil de Djokovic en sauvant une balle de débreak.
"J'avais dit à +Val+ avant le match de se concentrer sur lui-même" plutôt que sur les pépins physiques de Djokovic, déjà manifestes aux tours précédents, a raconté Balleret.
Le plan a été appliqué à la lettre par Vacherot. De quoi s'offrir une finale relevant du "presque impossible" plus que de "l'inattendu", selon Balleret.
E.Spicuzza--INP