
A Tel-Aviv, la place des Otages retient son souffle avant des libérations

Alors que le jour se lève sur Tel-Aviv, des dizaines de personnes se pressent vers la place des Otages où les premières images de libération des personnes encore retenues dans la bande de Gaza doivent être diffusées sur écran géant.
Beaucoup se prennent dans les bras, et déjà l'émotion est palpable. Certains sont venus avec des portraits des otages qui doivent être libérés dans la matinée, d'autres des drapeaux israéliens.
Noga, qui arbore un autocollant "dernier jour" dit à l'AFP ressentir une sorte d'"euphorie".
Depuis l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme portait chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.
"Je suis entre l'émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas", précise-t-elle.
Certaines personnes sont là depuis des heures, ne voulant pas rater ces libérations tant attendues et dont l'heure exacte reste inconnue. Dimanche, plusieurs médias israéliens avaient annoncé qu'elles pourraient survenir dans la nuit.
Le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait d'ailleurs organisé sur place une "nuit jaune", de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l'espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.
- "Très émue" -
Émilie Moatti, ancienne députée travailliste, une des fondatrices de ce Forum a dit à l’AFP être "très émue" en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.
Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour faire libérer les otages retenus dans la bande de Gaza.
La chanson Habayta ("à la maison", en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs, résonne différement à l'heure où Israël attend la libération de 48 otages, dont 20 vivants.
Le titre, datant des années 80 et s'adressant à l'origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis la prise d'otages massive du 7-Octobre.
Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.
Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s'accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.
E.Accardi--INP