
Après James Comey, Trump espère d'autres inculpations

Donald Trump a maintenu vendredi la pression sur son ministère de la Justice au lendemain de l'inculpation de l'ancien directeur du FBI James Comey, qu'il avait réclamée publiquement, appelant à d'autres poursuites contre ses bêtes noires.
Ancien chef de la police fédérale, James Comey, 64 ans, est poursuivi pour fausse déclaration et entrave à la justice, en lien avec son témoignage devant la commission judiciaire du Sénat en 2020.
"Je pense qu'il y en aura d'autres", a dit vendredi Donald Trump dans un nouvel appel du pied au ministère de la Justice pour qu'il lance d'autres poursuites de ce type contre ceux que le président américain voit comme ses ennemis, à l'image de l'ancien directeur de la CIA John Brennan ou de la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James.
Dans les jours précédents l'inculpation de James Comey, le locataire de la Maison Blanche avait déjà mis publiquement la pression sur le ministère de la Justice, renforçant les craintes de l'opposition démocrate sur un risque de remise en cause de la séparation des pouvoirs.
"Quand le président dit qu'il veut que nous enquêtions et fassions notre travail, la ministre de la Justice (Pam Bondi) et moi ne prenons pas ça comme des pressions", a cependant assuré vendredi Todd Blanche, ancien avocat personnel de Donald Trump et actuel N.2 du ministère, sur Fox News.
- "Mensonge très simple" -
En 2020, James Comey avait témoigné devant le Congrès au sujet de l'enquête du FBI sur les liens supposés entre la Russie et la première campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Un an plus tard, en 2017, il avait été limogé par le président républicain.
"Ce n'est pas un mensonge complexe, c'est un mensonge très simple, mais important. Il n'y a aucun moyen pour lui de s'en sortir. C'est un flic véreux, et il l'a toujours été", a écrit vendredi le président américain sur sa plateforme Truth Social.
Il a estimé que James Comey devait "payer le prix fort".
- "Je n'ai pas peur" -
Dans une vidéo publiée sur Instagram, James Comey a répondu jeudi à l'annonce de son inculpation en affirmant: "Je n'ai pas peur". "La peur est l'arme des tyrans", a-t-il dit.
"Ma famille et moi savons depuis des années ce qu'il en coûte de s'opposer à Donald Trump", a-t-il aussi assuré, appelant à ne pas vivre "à genoux" face au président.
"J'ai confiance dans la justice fédérale et je suis innocent", a conclu l'ex-chef du FBI.
Selon le ministère de la Justice, James Comey encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
Actuel patron du FBI, Kash Patel a de son côté assuré sur X vendredi que "des agents du FBI, des spécialistes du renseignement et des membres du personnel avaient mené l'enquête sur Comey et d'autres personnes. Ils ont pris les décisions qui s'imposaient".
"Les accusations complètement fausses qui attaquent le FBI à propos d'une politisation de l'application de la loi proviennent des mêmes médias en faillite qui ont vendu au monde entier le +Russia Gate+ - c'est de l'hypocrisie à outrance", a-t-il ajouté.
Dans un rapport en 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, le FBI avait conclu à l'insuffisance de preuves de collusion entre Moscou et l'équipe du républicain mais avait relevé une série de pressions troublantes exercées par le président américain sur l'enquête.
Donald Trump n'a pas caché pendant sa deuxième campagne présidentielle ses envies de vengeance contre ses adversaires et depuis son retour au pouvoir en janvier, les autorités américaines ont lancé plusieurs enquêtes contre des personnalités considérées comme hostiles.
A.Riccobono--INP