F1: Le bouleversement réglementaire en 2026, étape charnière pour Ferrari
Le big bang réglementaire prévu l'an prochain en Formule 1 permettra-t-il de redonner ses lettres de noblesse à Ferrari, écurie la plus titrée ? Si les incertitudes demeurent, le cru 2026 représente une occasion de renouer avec le succès pour la Scuderia qui court après un titre mondial depuis 17 saisons.
. "Une bête radicalement nouvelle"
Comme les dix autres équipes du plateau, Ferrari appliquera la saison prochaine une nouvelle réglementation technique qui modifiera en profondeur les monoplaces, pour créer une "bête radicalement nouvelle" selon le directeur du département moteur de l'écurie italienne Enrico Gualtieri.
Concrètement, les voitures seront plus petites et plus légères et leur moteur, déjà hybride depuis 2014, verra notamment une augmentation de l'énergie électrique et utilisera des carburants 100% durables.
Ce bouleversement ouvre ainsi un champ de développement considérable.
Interrogé lors du traditionnel déjeuner de Noël organisé pour la presse à Maranello au siège historique de la Scuderia, le patron Frédéric Vasseur assure: "C'est de loin le plus grand changement que nous ayons connu".
"C'est la première fois que nous aurons une refonte aussi importante ayant un impact sur le châssis, le moteur, mais aussi sur le règlement sportif, le déploiement d'énergie...", poursuit-il.
Si le simulateur permet d'explorer une myriade de scénarios, le dirigeant français reconnaît ses limites puisque "le plus difficile à simuler, ce sont les luttes en piste, les erreurs que l'on commettra, ce sont tous les événements extérieurs qu'il faudra gérer".
Lors des premiers essais prévus à Barcelone fin janvier, le premier objectif des Rouges "sera d'accumuler du kilométrage pour comprendre la fiabilité de la voiture et ce que nous devons améliorer", explique encore Vasseur.
La vitesse d'apprentissage lors des premières courses sera déterminante, notamment pour les pilotes dont la capacité à gérer l'énergie pourrait être un facteur clé de performance.
. Maintenant ou jamais ?
Les pilotes justement. Pour le Monégasque Charles Leclerc, dans la maison depuis sept saisons mais pour qui le titre se fait attendre, il s'agit là d'une "formidable opportunité de montrer ce dont Ferrari est capable... et c'est maintenant ou jamais".
L'équipe italienne, qui suscite l'intérêt plus qu'aucune autre écurie dans le paddock, a terminé la saison 2025 à la quatrième place du championnat constructeurs, son pire classement depuis 2020.
"J'espère vraiment que nous allons démarrer cette nouvelle ère du bon pied, car c'est important pour les quatre années à venir", a encore dit Leclerc.
Certes, le contexte donne une importance particulière au prochain cycle technique, mais Frédéric Vasseur relativise l'idée d'un verdict immédiat. "Ce n'est pas parce que quelqu'un sera devant au début de 2026 qu'il le sera forcément à la fin de la saison, ni en 2027", avertit le Français.
Une entrée en matière réussie ne garantirait pas tout, mais elle pourrait peser lourd dans la construction de l'avenir.
. Le cas Hamilton
Censé incarner le retour au sommet de la Scuderia, l'arrivée en début de saison de Lewis Hamilton a viré à la déception.
Seulement sixième du classement général, le septuple champion du monde a réalisé en 2025 une saison sans podium pour la première fois de sa carrière commencée en 2007. Le Britannique de 40 ans a même reconnu en novembre que son rêve en rouge s'était transformé "en cauchemar" après avoir abandonné au Brésil.
"Après 20 ans chez McLaren et Mercedes, le changement a été énorme et sous-estimé, reconnaît son patron. Nous faisons les choses différemment (...), chaque composant est différent, les gens qui l'entourent sont différents..."
Dans un peloton ultra-serré, le moindre dixième a pu coûter cher en 2025, transformant un léger déficit de performance en une chute spectaculaire au classement.
Pour autant, Vasseur reste confiant pour 2026. Meilleure collaboration entre Hamilton et son équipe, compréhension plus fine de la voiture... "Il s'agit de comprendre exactement ce dont il a besoin", insiste le Français.
Malgré des moments de doute visibles, Hamilton est resté impliqué, travaillant avec les ingénieurs pour trouver des solutions. Cette attitude, jugée saine et constructive par Vasseur, nourrit l'espoir d'un nouveau départ pour Sir Lewis, en quête d'un huitième titre mondial record.
E.Accardi--INP