Au moins 50 morts dans des frappes israéliennes à Gaza
La Défense civile à Gaza a annoncé mercredi la mort d'au moins 50 Palestiniens dans des frappes menées par Israël après une attaque mortelle contre un de ses soldats, ravivant chez les habitants la peur d'une reprise de la guerre.
Mercredi matin, des panaches de fumée noire s'élevaient dans plusieurs endroits du territoire palestinien.
Le président américain Donald Trump a cependant assuré que "rien" ne compromettrait l'accord de cessez-le-feu, en place depuis le 10 octobre, qu'il a négocié entre Israël et le Hamas.
"Les bombardements n'ont pas cessé, il y a eu des explosions toute la nuit", a témoigné Khadija al-Housni, une femme de 31 ans, qui vit dans une tente dans le camp de réfugiés d'al-Chati.
"Nous venions tout juste de commencer à respirer à nouveau, à essayer de reconstruire nos vies, quand les bombardements ont repris, ramenant la guerre, les explosions et la mort", dit-elle.
Mardi soir, le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, avait annoncé que le Hamas avait attaqué les soldats israéliens et le "paierait cher".
Depuis, ni le gouvernement ni l'armée n'a fait de commentaires sur les frappes.
Des images de l'AFP montrent des blessés pris en charge à l'hôpital Al-Adwa à Nousseirat, dans le centre du territoire, dont un homme portant dans ses bras un garçon le visage en sang.
A 06h00 GMT, des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins.
"Au moins 50 personnes ont été tuées, dont 22 enfants et plusieurs femmes et enfants" à la suite de ces frappes qui ont fait aussi environ 200 blessés, a indiqué mercredi matin à l'AFP Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.
Selon Donald Trump, ces frappes ne devraient pas mettre en péril le cessez-le-feu. "Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter", a-t-il déclaré.
L'armée israélienne a ensuite confirmé qu'un soldat, Yona Efraim Feldbaum, 37 ans, avait été tué mardi dans la bande de Gaza.
Selon une source militaire, les faits se sont déroulés mardi à 15h45 dans la zone de Rafah (sud) où l'armée israélienne opère pour démanteler les infrastructures et tunnels du mouvement islamiste qui restent à l'est de la "ligne jaune".
Cette ligne délimite la zone au-delà de laquelle s'est retirée, dans le cadre du cessez-le-feu, l'armée israélienne, qui dit contrôler désormais environ la moitié du territoire palestinien.
Cette source mentionne des tirs "ennemis" contre un bâtiment et contre un véhicule du génie" qui ont provoqué la mort d'un soldat, ainsi que "plusieurs" tirs de missiles antichars sur un autre véhicule blindé.
Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir par la force à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes et réaffirmé "son engagement envers l'accord de cessez-le-feu".
- Accusations -
Plus tôt, le mouvement islamiste palestinien avait accusé Israël de "violations" et annoncé le report de la remise, initialement prévue mardi soir, d'une nouvelle dépouille d'otage.
En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis son attaque contre Israël le 7 octobre 2023. Il devait aussi rendre à cette date les 28 derniers corps mais il n'en a restitué que 15 jusque-là.
Le mouvement assure que les localiser est "complexe et difficile" dans un territoire ravagé.
Mardi, il a annoncé avoir retrouvé au total deux corps d'otages, sans préciser quand il comptait les restituer.
Le même jour, le gouvernement israélien a également accusé le Hamas d'avoir mis en scène la découverte supposée d'un corps d'otage, diffusant des images pour étayer ses dires. L'AFP n'était pas en mesure d'en authentifier la date ni le lieu de tournage.
Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l'accord.
Dans la bande de Gaza assiégée par Israël, la peur d'un retour de la guerre hante les habitants, épuisés, luttant sans répit pour s'approvisionner en eau et en nourriture.
L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
D.Ricci--INP