Israël mène des frappes à Gaza, accuse le Hamas d'avoir attaqué ses soldats
Israël a mené mardi des frappes meurtrières dans la bande de Gaza, en accusant le Hamas, qui dément, d'avoir attaqué ses soldats, en violation de l'accord de cessez-le-feu.
La Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas, a annoncé au moins deux morts dans des frappes israéliennes dans le territoire palestinien, ravagé par deux ans de guerre avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes dans le territoire. Plus tôt, il a accusé Israël de "violations" et annoncé le report de la remise, initialement prévue à 18H00 GMT, d'une nouvelle dépouille d'otage.
Les corps d'otages sont retenus à Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui avait lancé en riposte une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien.
La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violation de l'accord parrainé par le président américain Donald Trump.
Après une réunion sur la sécurité, "le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné à l'armée de mener immédiatement des frappes puissantes sur Gaza", selon son bureau.
La porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, a affirmé plus tôt que tout "se fait en pleine coordination avec les Etats-Unis, avec le président Trump et son équipe".
- "Le Hamas le paiera cher" -
"L'organisation terroriste Hamas le paiera cher après avoir attaqué les soldats (israéliens) à Gaza et violé l'accord concernant le retour des corps des otages", a prévenu le ministre de la Défense Israël Katz.
Lundi soir, le Hamas a restitué des restes d'un otage qui se sont avérés être ceux du captif Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été déjà récupérée par l'armée lors d'une opération à Gaza.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a annoncé le report de la restitution du corps d'un otage "retrouvé dans un tunnel du sud de Gaza", en avertissant que "toute escalade sioniste entraverait les recherches et la récupération des corps".
Des images de l'AFP ont montré plusieurs combattants cagoulés et portant des combinaisons noires sortir d'un tunnel en transportant sur une civière ce qui semble être un corps enveloppé dans un linceul blanc et qui serait celui d'un otage. Une foule d'hommes et d'enfants, certains levant leur téléphone portable pour prendre des photos, se tient à proximité.
Le 19 octobre, après des tirs ayant tué deux soldats à Gaza, Israël avait mené d'intenses frappes en accusant le Hamas de violation du cessez-le-feu. Le Hamas a démenti et accusé en retour Israël de "chercher des prétextes pour bombarder".
Selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas avant les nouvelles frappes, au moins 94 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 10 octobre.
En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là.
Le Hamas affirme vouloir remettre tous les corps de captifs mais répète que dans un territoire ravagé, les retrouver était "complexe et difficile".
- "Très peur" -
Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement Netanyahu à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l'accord.
Pour le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la Sécurité intérieure, "il est temps de briser les jambes (du Hamas) une bonne fois pour toutes."
Dans la bande de Gaza assiégée par Israël et en proie à un désastre humanitaire, la peur d'un retour de la guerre hante toujours les habitants, épuisés, luttant sans cesse pour s'approvisionner en eau et en nourriture.
"La question des (otages) doit être réglée (...) afin qu'Israël ne s'en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre", a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, à Jabalia dans le nord du territoire. "J'ai très peur que la guerre reprenne".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
A.Mariconda--INP