
Le Japon maintent ses poursuites contre le défenseur des baleines Paul Watson en dépit de la décision d'Interpol

Le Japon a dénoncé mercredi la levée de la notice rouge d'Interpol qui visait le militant écologiste américano-canadien Paul Watson, figure de la défense des baleines, et a déclaré que son mandat d'arrêt reste valide.
La levée de cette notice visant à l'arrestation de Paul Watson, annoncée mardi par l'un de ses avocats, Me William Julié, est "extrêmement regrettable", a déclaré un porte-parole du gouvernement japonais lors d'un point de presse régulier.
"L'annulation ne change pas le fait que le mandat d'arrêt du Japon à son encontre reste valide", a dit Yoshimasa Hayashi. "Notre position reste inchangée: nous continuerons d'appeler les parties concernées à procéder à son extradition", a-t-il ajouté.
Le Japon accuse Paul Watson d'être coresponsable de dommages et blessures à bord d'un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d'une campagne menée par l'ONG Sea Shepherd.
"Notice rouge annulée! Les baleiniers japonais ont été sur mon dos pendant 14 ans et depuis ma première arrestation à Francfort (Allemagne), en mai 2012", a écrit mardi Paul Watson sur le site internet de sa fondation en faveur des océans, qui porte son nom.
Un porte-parole d'Interpol, l'organisation internationale de police criminelle, a confirmé à l'AFP que la commission de contrôle des fichiers (CCF) avait "décidé d'effacer" cette notice rouge.
"Ce n'est pas un jugement sur le fond du dossier, ou sur ces événements qui ont eu lieu en 2010, mais une décision basée sur les règles d'Interpol en matière de gestion des données", a expliqué ce porte-parole.
Interpol émet des notices rouges, qui constituent des demandes de localiser une personne suspecte et de procéder à son arrestation provisoire dans l'attente de son extradition, mais celles-ci n'ont pas le statut de mandat d'arrêt.
Paul Watson, 74 ans, a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d'extradition du Japon. Il a pu rentrer à Paris, où il vit depuis 10 ans, le 20 décembre dernier.
A.Riccobono--INP