Proton lance un observatoire sur la cybercriminalité sur le dark web
La société suisse Proton, spécialisée dans la protection de la vie privée sur internet, a lancé jeudi un observatoire sur les violations de données détectées sur le dark web, dans l'objectif de mettre en lumière la cybercriminalité.
Cet observatoire est chargé de détecter et signaler les cyberattaques à partir d'informations issues du dark web, où les cybercriminels échangent et vendent les données volées, indique l'entreprise dans un communiqué.
Proton, connu pour son service de courrier électronique crypté, a constaté qu'en 2025, "plus de 300 millions de données personnelles ont déjà été exposées, provenant de près de 800 incidents". Ces chiffres n'englobent toutefois que les violations issues "d'une source unique et identifiable, c'est‑à‑dire des entreprises individuelles".
Mais une grande partie des données disponibles sur le dark web se compose d'enregistrements compilés que les criminels ont collectés à partir de nombreuses violations, créant ainsi d'immenses bases de données regroupant des informations personnelles provenant d'innombrables sources.
En incluant ces jeux de données agrégés, les chiffres seraient bien plus élevés, à hauteur de "1.571 incidents contenant des centaines de milliards d'enregistrements", souligne Proton.
A terme, Proton souhaite actualiser l'observatoire "en quasi temps réel", et entend publier les nouvelles violations de données détectées sur le dark web, "qu'elles soient ou non rendues publiques par les entreprises concernées".
L'observatoire "pourra ainsi alerter les entreprises et organisations concernées, parfois avant même qu'elles ne découvrent la faille, afin qu'elles sécurisent leurs systèmes, préviennent de futures attaques et informent leurs clients".
Proton prône toutefois "une divulgation responsable" et affirme qu'elle contactera systématiquement les entreprises et organisations concernées avant que l'incident ne soit publié sur le site de l'observatoire.
Le dark web, inaccessible via les navigateurs classiques, est une partie cachée d'internet où les criminels partagent et échangent des données volées.
Les malfaiteurs l'utilisent souvent comme place de marché pour des activités illicites, telles que l'achat et la vente d'informations personnelles, de données financières ou d'identifiants de connexion volés, explique Proton.
Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement vulnérables aux cyberattaques. Selon Proton, les entreprises comptant entre 10 et 49 employés et celles comptant entre 50 et 249 employés représentent 48% des incidents, tandis que celles de moins de 10 employés en représentent 23%.
C'est le secteur du commerce de détail et de gros qui est le plus fréquemment ciblé (25,4% des violations de données), suivi par les entreprises technologiques (15%) et celles du secteur des médias et du divertissement (11%).
Parmi les données compromises observées par Proton, les noms et les adresses e-mail sont les informations les plus couramment divulguées.
L.Gallo--INP